“Nightcrawler”

Depuis quelques années, Jake Gyllenhaal a su retrouver de la crédibilité à mes yeux. J’aime croire que Denis Villeneuve a un petit quelque chose à avoir là-dedans car les films “Prisoners”  et “Enemy”, tous deux encensés par la critique et réalisés par Villeneuve, l’ont amené vers des projets plus intéressants comme « Nightcrawler ». « Prince of Persia », on oublie ça! 😉

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Synopsis de Cinoche.com:

« Louis Bloom (Jake Gyllenhaal) n’a jamais eu d’emploi stable. Il n’a pas d’éducation non plus. Les choses qu’il sait, il les a apprises sur internet. Un soir, il aperçoit un journaliste indépendant (Bill Paxton) capter des images d’un accident. Ceci l’inspire à devenir, lui aussi, un caméraman pour les nouvelles de dernière heure. Après avoir filmé ses premières images-chocs, il se rend dans une station de télévision pour les vendre. Les gens sont emballés par son travail, surtout la réalisatrice de l’émission du matin Nina Romina (Rene Russo), qui apprécie son audace. Quand Louis arrivera sur les lieux d’un crime violent avant les policiers et que ses images feront la manchette, les autorités commenceront à s’intéresser à son cas. »

Contrairement à New York, Los Angeles a rarement été vu sous un beau jour au cinéma, et « Nightcrawler » ne le présente guère de façon différente, d’autant plus que le film se passe presqu’uniquement la nuit. Cette atmosphère noire, cynique, froide et imprévisible donne le ton au film. Ce Los Angeles décrit aussi Louis Bloom, un personnage d’abord difficile à saisir. Sans attache ni emploi, mais toujours souriant et avec le bon mot, on comprend qu’il vole pour avoir quelques sous mais sinon est assez innocent, ou l’est-il vraiment?  Nous apprenons à connaître Bloom tout au long du film, et une fois qu’il trouve sa « voie » en filmant des vidéos-chocs, Bloom s’épanouit et prend une forme parfois monstrueuse. Sous nos yeux ébahis, sans gêne ni retenue, Bloom fait des choix choquants, des demandes incroyables que peu oseraient faire, mais qu’il sait qu’il peut exiger car elles seront entendues! Un manipulateur charmant… et machiavélique!

Pour rendre crédible ce personnage unique, il fallait naturellement un interprète convaincant et Gyllenhaal est absolument parfait! Méconnaissable de par sa perte de poids, nous découvrons tranquillement que cet être donnant une impression d’innocence est en fait un grand manipulateur, surtout une fois qu’il trouve confiance. Je suis encore ébahie par ses propos et son habileté à faire embarquer son entourage dans son jeu. Rene Russo, qu’il fut plaisant de retrouver dans un aussi bon rôle, joue la femme forte en directrice d’information de l’émission matinale, qui se laisse manipuler par Bloom question de ne pas perdre face. Ce qui est troublant dans tout cela est que cette relation malsaine, devenant un jeu de pouvoir entre Bloom et Nina est… sexy! Malgré la différence d’âge et l’impression d’improbabilité que ces deux personnages entament une relation, il y a une tension sexuelle hyper forte qui nous captive, autant que l’audace de Bloom.

I suggest you don't die under Louis Bloom's watch...

I suggest you don’t die if Louis Bloom is around…

À 55 ans, Dan Gilroy, surtout connu comme scénariste, impressionne à sa toute première réalisation. Il arrive à nous plonger dans l’atmosphère de la cité des anges, nous gardant en haleine au fil des rebondissements et des images-chocs… Quelle expérience d’être embarquée dans le Los Angeles de la nuit à travers sa lentille. Bien hâte de voir ce qu’il nous fera vivre dans son prochain film!

LE MOT DE LA FIN : Un magnifique scénario empreint de rebondissements avec une prestation exceptionnelle de Jake Gyllenhaal. Los Angeles, how gloriously dark and evil you are! Verdict? 9/10

DERNIERS DÉTAILS : « Nightcrawler » (2014) scénarisé et réalisé par Dan Gilroy, mettant en vedette Jake Gyllenhaal, Rene Russo, Riz Ahmed et Bill Paxton.

7 thoughts on ““Nightcrawler”

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  2. Jake n’est pas sexy dans ce film. Trop maigrichon, pas assez de barbe et j’aime pas non plus sa coupe de cheveux. Dire qu’il était si mignon…
    En plus il donne vraiment l’impression d’être dangereux ou du moins de quelqu’un dont il faudrait éviter la fréquentation. J’en déduis que vous êtes attirée par les bad boys Frau Professor!

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    • Hahaha! J’adore Michael Fassbender – comme tu le sais si bien – mais sinon ça s’arrête là côté bad boys! 😉

      Je n’ai pas dit que Jake Gyllenhall était sexy dans ce film, c’est plutôt cette tension sexuelle et le jeu de pouvoir entre Bloom et Nina qui est sexy. Lisez comme il faut Schüler!

      Mais ce que je veux savoir est ce que vous avez pensé du film!!!

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  3. J’ai lu comme il faut ! J’ai même lu entre les lignes !!
    J’ai senti le jeu de dominance entre Bloom et Nina, je n’ai pas senti la tension sexuelle.
    Bloom n’a aucune éthique, aucune morale, c’est un Joe Connaissant et un manipulateur qui se croit tout permis.
    Mais malgré sa personnalité antipathique je suis restée accroché au film, il le fallait bien pour savoir à quel moment il perdrait son aplomb, à quel moment il se retrouverait dans le trouble qu’il a tant cherché et mérité.
    Certaines choses m’ont agacée, mais globalement j’ai surtout apprécié mon visionnement.

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    • De la chimie, comme de la tension sexuelle est du lot de la perception. Je l’ai senti, tu ne l’as pas senti, ce n’est pas grave.

      Je suis d’accord que Bloom n’a pas d’éthique ou de morale, mais il a de la retenue quand il n’a pas le contrôle de la situation. Il sait que tout n’est pas permis, à moins qu’il soit dans une situation où il pourra avoir ce qu’il demande. Reste que – pour moi – il y avait quelque chose d’attachant en lui (pas sexy!), proablement parce qu’il vient de rien, c’est un “self-made man”. J’ai de l’admiration pour ça. 😉

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